Souveraineté numérique : l’Europe veut quitter Microsoft et les GAFAM
Ces derniers mois les géants américains de l’IT sont sous le feu des critiques et questionnent les acteurs européens. Quel est l’impact de confier sa souveraineté à un acteur outre Atlantique ? Comment ne pas être dépendant d’une solution propriétaire ? Florilège des derniers évènements qui font bouger les lignes et éveillent les conscience sur l’importance de préserver son indépendance face aux GAFAM. On vous parle de Nextcloud une solution open source alternative à Microsoft et Google Drive.
Avis de tempête sur les GAFAM !
Ainsi la Cour Pénale Internationale (CPI) et son procureur se sont vus supprimer leur compte Microsoft, faisant suite à des sanctions prononcées par Donald Trump. L’institution n’a alors pas eu d’autre choix que de changer de client de messagerie pour passer à Proton. Alors que Microsoft se mure dans le silence face aux journalistes, une vérité criante émerge : l’influence des États-Unis peut dépasser toutes les frontières pour peu que vous utilisiez une solution américaine.
Au Pays-Bas, le registrar digital SIDN (Stichting Internet Domeinregistratie Nederland) réfléchissait à basculer l’hébergement de l’ensemble des sites avec des noms de domaines en .nl vers le cloud Amazon Web Services. Une décision loin d’être anodine, qui soulève des questions de souveraineté, de sécurité, mais aussi de protection des données malgré des garanties de sécurité de la part de l’hébergeur américain. L’opposition au sein du Parlement néerlandais est telle que l’institution approuve une série de motions adressées au gouvernement pour interpeller les politiques sur la nécessité de sortir de la dépendance aux solutions américaines, notamment en créant un cloud souverain néerlandais. Dans ce contexte, la décision de migration des domaines a été mise en pause.
Après les Pays-Bas c’est le Danemark qui entre en rupture avec Microsoft en retirant deux de ses plus grandes villes des services de la marque étasunienne : Copenhague et Aarhus. En cause, la peur d’une coupure et d’une paralysie des services au vu du contexte politique américain et aussi une question de coût.
En France, c’est la ville de Lyon qui annonce délaisser les logiciels Microsoft dans un souci de préserver sa souveraineté. La ville se tourne ainsi vers des alternatives que l’on connaît bien chez Boscop : OnlyOffice, Linux et PostgreSQL.
Dans ce contexte, la question de la souveraineté des solutions numériques que nous utilisons prend tout son sens.
Souveraineté : à quels éléments faut-il prêter attention ?
Mais alors, comment s’y retrouver et bien choisir sa solution pour rester maître de ses données ?
Voici les éléments auxquels vous devez prêter attention :
- Où sont hébergées les données des solutions que vous utilisez ?
Rappelons que depuis l’arrêt Schrems II de la CJUE (Cour de Justice de l’Union Européenne) les transferts de données vers les États-Unis restent, et ce malgré un accord actuel, un sujet sensible. Souvenez-vous nous vous en parlions déjà en 2020 avec le rejet de l’accord du Privacy Shield. Choisissez des hébergeurs basés en France ou en Europe pour vos solutions…. et évitez les GAFAM qui hébergent en Europe !
- Qui peut y avoir accès ?
Dans le cadre de solutions américaines, des réglementations telles que FISA et le Cloud Act permettent aux autorités américaine d’accéder aux données des européens.
Quitter les solutions propriétaires : par où commencer ?
Se poser la question de changer de solution, c’est déjà faire un pas dans la bonne direction. Quitter les GAFAM tient surtout à la peur de ne pas trouver une alternative équivalente et pourtant il en existe !
Chez Boscop, nous avons fait le choix de passer sur Nextcloud, une plateforme collaborative open source, hébergée sur nos serveurs.
L’avantage de Nextcloud ? Vous y retrouvez tous les outils dont vous avez besoin pour travailler de manière collaborative : stockage et partage de fichier sécurisé, suite bureautique, agenda, messagerie mail, tableau kanban, formulaires… Et ce sans faire de compromis sur la protection de vos données. Vous pouvez en outre personnaliser Nextcloud avec de nombreuses applications.
Chez Boscop, ce changement a demandé un peu de logistique et surtout de la gestion du changement pour que tout le monde s’habitue aux nouveaux outils. Cette transition s’est organisée par étape pour sécuriser l’ensemble des fichiers et outils indispensables aux activités du quotidien pour chaque pôle.
L’avantage de l’open source ? Le code est ouvert, il est donc facilement auditable pour savoir quelles données sont récoltées. Impossible d’avoir cette information avec la suite Microsoft qui est par définition un logiciel propriétaire au code fermé.
Le grand avantage de Nextcloud c’est l’assurance d’une conformité sur toute la chaîne de valeur si vous choisissez un hébergeur souverain en France ou en Europe.
En optant pour une solution open source, vous conservez votre indépendance et la maîtrise de vos données.
Vous souhaitez sortir des grandes solutions propriétaires du marché ? Nous pouvons vous accompagner dans votre projet de transition vers des alternatives open source.
Photo : Ed Hardie, Unsplash
Rédigé par
Noémie Bourdon
Chargée de communication et marketing